Lors de nos derniers échanges avec Damien, la réflexion concernait la façon de voir la pause dans tous ses aspects. Dans mon cas je l'avais beaucoup remise en question cette année notamment pour le brochet.

En effet, le nombre effrayant de poissons vus et non pris depuis quelques temps m'avaient indiqué que quelque chose clochait dans ma présentation...

Cette année j'ai donc remis à plat certaines de mes idées, à savoir augmenter drastiquement la vitesse d'animation et ce quelque soit la saison. En fonction des leurres, la pause trouvait une place plus ou moins pertinente.

En utilisant le Dowz Swimmer 220SF (qui a été pour moi mon premier vrai big bait), pratiquer une phase de pause plus ou moins longue pouvait s'avérer intéressant (voir le close fishing).

Collection essentiellement faite d'occasions payées moitié prix... et un japonais (oups) merci Fabien ! ;-)

Collection essentiellement faite d'occasions payées moitié prix... et un japonais (oups) merci Fabien ! ;-)

Un deuxième élément s'était ajouté lors de cette première saison d'utilisation : le courant. C'est donc là où je voulais en venir avec ce bon vieux Dowz Swimmer : pause oui mais avec du courant.

L'avantage du Dowz Swimmer en 3 segments inégaux est sa nage ultra réaliste. En lui faisant prendre le courant, même sans animation, il reste très vivant à observer. La forme et les détails y sont déjà pour quelque chose...

Et par rapport à l'utilisation du courant pour pêcher le brochet, cela peut paraître saugrenu. Une sortie m'avait pourtant marqué il y a quelques années par la présence de brochets dans les dits courants.

Gros leurre à truite intercepté par un brochet des courants début mars...

Gros leurre à truite intercepté par un brochet des courants début mars...

Bien malgré moi et à la fin d'une portion de rivière en première catégorie, je m'étais retrouvé attelé à une truite pataude mais puissante. Un poisson surprise qui avait été mon plus gros brochet pendant quelques années.

Je suis quasiment certain de pouvoir recroiser ces poissons en ces lieux avec des conditions similaires : forte crue, eau froide de neige, fin d'hiver.

Je suis quasiment certain de pouvoir recroiser ces poissons en ces lieux avec des conditions similaires : forte crue, eau froide de neige, fin d'hiver.

Cette rencontre prouvait que nos idées sur ce poisson sont parfois fausses. Trouver ce poisson en plein été dans des courants forts et oxygénés parait logique mais dans une rivière en crue, qui plus est violente, et avec une température de quelques degrés... J'avoue que personnellement je n'y aurais jamais pensé.

Lors de la sortie de ce jour en mode "what else" comme dirait Damien, je ne m'étais équipé que d'une seule boite remplie de Dowz Swimmers en taille 220 tout en espérant une montée des eaux (due à la météo pourrie) et une apparition plutôt sympathique d'un courant régulier pour pouvoir tester à nouveau cette présentation.

C'est bon vous me suivez toujours ? Pause, brochet, Dowz Swimmer et courant. Voilà un quatuor que je pensais pertinent, je n'étais pas au bout de mes surprises.

Cave, cave canem.

Arrivé sur place, je retrouve la rivière avec un niveau comme je l'aime. Après avoir ralenti mes sorties pour cause d'objectifs sportifs, quel plaisir d'être à nouveau au bord de l'eau ! Et surtout, quel plaisir de revenir sur un spot que je commence à bien connaître.

En venant de saison en saison, on aperçoit les changements et on prend confiance sur des zones que l'on ne voit pas au premier abord.

Cave, cave canem.

Je m'amuse donc à retenter la présentation mentionnée plus haut. Lancer à ras de postes de chasse probables, quelques coups de manivelle pour faire se déhancher le leurre et une fois dans la veine d'eau... laisser faire le courant.

Bien sûr par moment je reprends une animation toujours saccadée suivie d'une phase de pause pour récupérer le leurre dans ma direction.

Dans mes pensées, je constate que ma tendinite n'est quasiment plus là. Ou du moins, que le lancer de parpaings n'y est pour rien puisque je recommence à "pitcher" mon Dowz Swimmer de + de 100g sans problème lorsque mon bras se fait à nouveau détruire.

Cave, cave canem.

Un premier poisson me rappelle donc que ce ne sont pas les lancers mais plutôt les attaques violentes de ces brochets de courant qui ont eu un impact sur mon bras.

Cave, cave canem.

Il sera venu prendre le leurre lors de la fameuse phase de pause, en plein courant sur une zone où la profondeur atteint probablement plus de 3m. Et tout cela en plein mois de novembre.

L'idée semble donc pertinente mais le niveau semble monter rapidement et le jour tombe de plus en plus vite dorénavant.

Cave, cave canem.

Sur un poste que je sais occupé, pas un poisson. Connaissant les différentes zones, les brèmes aiment à y passer régulièrement. Si je n'ai pas d'attaque de poissons modestes, alors peut être qu'un gros poisson doit être dans les parages.

Je vais alors m'appliquer à ratisser la zone en jouant sur le courant et les zones de contre courant. Mais je n'oublie pas non plus le ras des berges tout en continuant ces "pitchings" de Dowz Swimmer. Le moindre poste est peigné comme à mon habitude, un saule, une branche qui dépasse, des joncs, une touffe d'herbe. Quand soudain je vois un dos sortir nettement de l'eau pour véritablement engloutir le Dowz Swimmer...

Cave, cave canem.

Ayant retravaillé sur moi-même et sur les ferrages décalés, je ne panique pas. Il est gros certes mais pas plus que tous ceux que j'ai croisés depuis 1 an et demi. Le combat est lourd et ferme mais pas fourbe comme mes brochets de zones plus courantes.

Je parviens finalement à le hisser sur la berge.

Cave, cave canem.

La bête semble longue... La taille de la tête est monstrueuse, je peine à choisir l'endroit où mettre ma main. Un rapide coup d’œil sur la canne sous la pluie qui tombe de manière intense me fait entrevoir que la barre du mètre tracée au feutre indélébile est largement dépassée...

Cave, cave canem.

Je ne l'avais pas vu en premier lieu mais la canne n'est même pas positionnée au niveau de la queue. Je fais au plus vite dans l'herbe détrempée pour faire plusieurs photos et je décide enfin de mesurer la bête.

Cave, cave canem.

Je garderai pour moi sa taille qui m'a laissé pantois. Certains savent comme dirait Julien.

Comme d'habitude, je ne demande jamais la Lune. Je ne pensais pas un jour prendre un poisson de cette taille. C'est un véritable don de la nature et un probable cadeau d'autres pêcheurs qui ont pris soin de ce poisson magnifique avant moi.

Ce qui m'aura le plus fait plaisir c'est la force avec laquelle cette grand mère est repartie. Aucune blessure inutile, un triple piqué en bout de gueule et un autre de manière superficielle. Pas une goutte de sang et au final une manipulation ultra rapide dans un champ détrempé.

Cave, cave canem.

En regardant de plus près, un œil du Dowz Swimmer a été arraché au moment de l'attaque. La tête était clairement visée. Pour ceux qui connaissent la qualité de fabrication, c'est relativement difficile de perdre un des yeux encapsulés dans le leurre en lui-même. 

Cave, cave canem.

Pour la petite histoire, je venais de recevoir ce leurre acheté récemment d'occasion. Queue tordue et fondue, j'en avais enlevé une partie. La jonction de la deuxième partie du corps avait même été tordue pendant le transport... ou par l'utilisateur ?? Un coup de pince l'avait remis dans le droit chemin.

En l'examinant de plus près, ce leurre possédait les stigmates de lancers à répétition et probablement d'une récupération rapide et monotone.

En une seule sortie ce coloris Silver Hera aura fait une entrée remarquée dans ma boite et il aura gagné un surnom : le borgne.

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