L'attrait du ruisseau
06 mars 2025Dernier article de cette série rétro, après les rivières moyennes et plus étroites, les filets d'eau et autres rus, voici venir le temps des ruisseaux.
Ah les ruisseaux ! Au delà de la largeur typique, je pense que c'est le bouillonnement des eaux turbulentes qui est parfois le plus attirant. Lorsqu'on pêche tout l'hiver en seconde catégorie et qu'on a été un jour pêcheur de truites, c'est comme une nécessité de retourner dans le fracas des premières eaux.
Là où tout commence. La vie y est tellement difficile parfois. On se surprend à trouver des poissons là même où on n'aurait pas imaginé en voir. C'est le cas de ce premier affluent. Le plus drôle c'est qu'il n'apparaît même pas sur les cartes. J'ai bien cherché et je vous assure qu'il n'y est pas.
C'est pourquoi je me pose la question ? Est-ce que finalement la pêche de mon point de vue ne serait pas une simple histoire de défi ? Trouver de la vie là où ça parait peu probable, deviner une cache, s'imaginer une tenue. Comme si nous étions à la recherche d'un trésor vivant, le plus beau de tous les trésors...
Dans ce minuscule trou, à quelques encablures de l'amas rocheux qui a vu naître ce cours d'eau (qui ne dure que quelques dizaines de mètres), c'est là où j'ai glissé mon leurre. Et c'est là qu'en le remontant cette demoiselle a attaqué !
Poisson incroyable dans un milieu incroyable. Pourtant à quelques pas de là coule une très belle rivière jurassienne mais non. Ce poisson a décidé de remonter ici et venir habiter dans un amas de roches où l'eau passe difficilement. Ces poissons m'étonneront toujours.
Des photos en ruisseaux j'en ai quelques unes mais cette première histoire m'a toujours marqué. Comme la suivante d'ailleurs, un clair petit cours d'eau. Très clair. Qui inévitablement, délivre des truites à la robe claire.
Sur mon précédent blog, j'avais nommé cet article : "la chasse aux couleurs". On ne vient pas ici pour la taille des poissons mais pour la diversité des couleurs. Et puis ce n'est plus de la pêche, c'est comme le disait Fernand Dupuy (auteur de "Pêcher la truite vagabonde"), une chasse.
Là encore, la présentation peut être difficile. On peut opter pour une présentation verticale comme celle de certains tocs pratiqués depuis la nuit des temps. Dans ce cas la plombée n'est là que pour guider la ligne et présenter l'appât de manière directe. Il n'est point question de dérive. C'est d'ailleurs ce que je reproche à certains YouTubeurs qui ne parlent pas de l'essence de cette pêche ni de la diversité des présentations. Pêche à la bille ? Pêche à la corona ? Pêche à l'olivette ? Pêche à rouler ? Pêche en dérive naturelle ? Mais c'est un autre sujet et je compte bien l'aborder cette saison.
En s'inspirant de cela on peut donc présenter de petits LS, c'est donc du TOC Leurre ! Bien entendu, une présentation plus horizontale est possible. Présentation plus classique à l'aide de poissons nageurs et autres cuillers. Dans ce cas il faudra alors être précis !
Mais que dire de ces lieux... Absolument magiques et dépaysants. Si comme moi vous pouvez vous autoriser une journée en milieu de semaine de temps à autre pour couper avec cette vie de fou, optez pour une journée calme et douce d'avril ou de mai. Avec une température de 18/20 degrés, pas ou peu de vent et un grand ciel bleu, c'est du plaisir assuré !! N'oubliez pas la chaise pliante et le café.
Et parfois un poisson plus étonnant que les autres par sa robe viendra vous dire bonjour.
Mais voilà... Comme dirait l'Oncle Jules : "Mais il y a beaucoup mieux. Dans les ravins du Taoumé existe le roi des gibiers...". On pourrait donc le paraphraser et dire que parfois, avec un peu de chance, on peut tomber sur le roi des poissons en ce lieu. Un géniteur et prédateur de surcroit.
Chose difficile lorsque le trou ou le gour semble occupé par une multitude de petites truites. Mais il y a forcément un indice, un endroit où l'eau passe sous la roche, marquant sa présence par de l'écume en surface. Alors si vous trouvez un tel trou de souris, la verticalité sera forcément votre alliée et le propriétaire de la place sera peut-être peu avenant face à votre leurre ou votre appât. Gare au réglage de votre frein...
C'est cela que recherche le vrai pêcheur de ruisseau. Je ne parle pas tant du poisson plus grand que les autres mais plus de sa zone de tenue. Quand on arpente ce type de milieux, surtout quand on ne les connait pas encore par cœur, on rêve secrètement de tomber sur un poste plus large que les autres. Souvent il se fait désirer et parfois il se mérite mais c'est le charme de cette traque en ruisseau.
A quelques heures de l'ouverture 2025, je vous souhaite à tous de bons moments au bord de l'eau en espérant pouvoir continuer à vous en partager quelques uns ici bas. ;-)