Esox Lucius Rhinoferox
27 déc. 2024Fallait-il faire quelques dernières virées avant la fin de l'année ? Et pourquoi pas ! Je suis retourné faire des observations dans différents cas de figure. Tester encore et encore. S'aventurer parfois certains jours dans des conditions météos très limites. Un mélange de traque et de recherche de ses propres limites. Adversaire numéro un : le froid. Puis les précipitations... Mais comme diraient les scandinaves : il n'y a pas de mauvaises journées [pour pêcher le brochet], il n'y a que de mauvais équipements !
C'est cet aspect de la pêche qui devient très très intéressant. Chercher encore et toujours à comprendre cet animal mais également remettre à plat toutes les connaissances glanées ici et là. Car bien souvent les écrits et les "on dit" trouvent bien vite leurs limites face à la réalité. Et ce tant au niveau météorologique, qu'au niveau de la rivière en elle-même mais aussi au niveau positionnement et activité des poissons...
Pour réussir cette pêche du bord sans outil numérique, il faut faire un mélange entre ses propres convictions et ses observations. On suit parfois ses idées avant de les confronter à la réalité et d'accepter un échec. Mais parfois on peut avoir du nez et valider une stratégie. A l'inverse, parfois on constate sur le terrain des éléments. Ces constatations mixées à notre adaptation vont permettre une réussite. Mais en tant que traqueur ou chercheur, on veut mettre du sens et donner une explication aux choses. C'est typiquement humain et cela a peut-être un côté rassurant. Cette foutue idée de contrôle...
Alors parfois on semble avoir des explications et parfois non. Et parfois on ne peut tout simplement pas expliquer pourquoi cela n'a pas marché. Avec le recul je dirais qu'il nous manquait un élément. Mais sur une énième sortie où je savais que cela pouvait se passer ; je savais aussi qu'il se pouvait qu'il n'y ait rien. Une interception eut finalement lieu...
- Je peux avoir n'importe quoi dans mon pantalon !
- Ou rien !
Bordel, je savais qu'il pouvait me la faire comme ça mais pas à ce point ! La violence de l'attaque fut cette fois inouïe car trop proche de moi... Tellement violente qu'ayant eu du mal à débrayer, j'ai bien failli finir à l'eau. Ces rushs, c'est quand même quelque chose !! Celui-ci sera parti tout droit avant de se calmer...
Avec sa taille à la limite entre la classe Alfa et la classe Typhon, ce poisson prouvait que ma théorie des classes était juste. Un poisson long mais pas lourd. Pas puissant mais d'une rapidité folle !!
Cette fois j'en étais convaincu, la saison allait s'arrêter ici. Ce poisson serait donc la cerise. Il faut savoir en laisser aux autres et aussi savoir ne pas trop habituer et déranger ces grands poissons. J'ai touché pour la première fois un nombre important de ces grands brochets cette saison et j'ai pu en attraper quelques-uns. J'ai toujours beaucoup de mal à parler de "nombres" et de "tailles". Je pense que pour que la pêche reste la pêche, il faut ne pas trop se prendre au jeu.
Je pourrais faire un parallèle avec ce que l'homme blanc a fait aux bisons d'Amérique. Je ne voudrais pas être comparé à ces braconniers aveugles et sans principe. Et si je devais choisir un camp, j'opterais sans hésitation pour celui des Natifs. J'espère donc que la variété Rhinoferox aura encore de beaux jours devant elle. Rendez-vous dans quelques mois...