94ème article de ce blog en 3 ans d'existence. Finalement, pas si loin de la centaine. Comme dirait Damien, la productivité est là... Mais revenons plutôt sur une belle série de perches.

1_La petite bête

Dernièrement j'avais eu confirmation que mes dernières approches cumulées à mes observations étaient pertinentes. En laissant toujours quelques jours de repos à plusieurs de mes spots, je décidai d'y retourner. La lecture de poste et la pêche de poste semblait ce jour-là plus intéressante. Car à peine arrivé sur la première zone, je décide d'insister sur un secteur bien précis...

Larme fatale

Un léger gratouillis, une reprise de contact, un doute et un ferrage ! C'est finalement un poisson solide qui me met de gros coups de tête. Quel bonheur sur ce matos light ! Après plusieurs démarrages en trombe, il rentre dans l'épuisette et c'est à ce moment que je comprends que j'ai à faire à un sacré morceau...

Larme fatale

La barre des 45cm est atteinte et je tiens entre mes mains ma deuxième plus grosse perche après un autre parpaing proche des 48cm pris il y a déjà quelques années.

Larme fatale

La suite de la session va me procurer à vue encore une fois une multitude de refus de plusieurs poissons jusqu'à ce que la nuit finisse par tomber. A ce moment là, ne pouvant plus jouer sur la vision (ou moins), je me mets à gratter un autre poste. La touche est cette fois plus franche et le combat bien plus marqué...

Larme fatale

Je pensais cette fois tenir un doublé de 90cm de perches mais c'est finalement un joli 88cm. Un poisson marqué à la nageoire dorsale et sacrément vaillante

Larme fatale

Bon c'est vrai que si je fermais la nageoire caudale comme certains je pourrais peut-être atteindre les 44cm mais restons sérieux. Néanmoins, j'ai confirmation que ma pratique semble être la bonne. Peut-être pas la meilleure, mais une méthode qui marche.

2_l'Alcazaba

Plusieurs jours après ces 4 premières perches de suite de plus de 40cm, je profite d'un court créneau après un rendez-vous médical pour reprendre le pouls sur une autre zone. Comme vous le savez c'est toujours lorsqu'il ne vous reste que peu de temps avant le coucher de soleil que les gens les plus lents de la Terre se réunissent sur les routes.

Mais la chance me sourit encore une fois après plusieurs poissons manqués, je parviens malgré tout à déclencher in-extremis un joli poisson.

Larme fatale

Parmi les voitures "ralentisseuses", plusieurs C5... Le signe annonciateur, c'est la 5ème perche de ce gabarit qui pose une fois de plus.

Larme fatale

Rapide passage sur la toise mais aussi inspection précise pour voir si ce n'est pas un poisson que j'ai déjà pris mais non.

Larme fatale

3_David et les ostrogoliaths

En parlant à mon ami David de ces prises, j'avais forcément envie de lui faire partager cette découverte sur un secteur proche mais différent. Si la démarche était la bonne nous allions forcément tomber sur de nouveaux poissons.

Larme fatale

Après un premier secteur étrangement vide, nous tombons finalement sur plusieurs poissons un peu plus loin. L'eau claire ne facilite pas les choses. Trop de précipitations et c'est la défaite assurée... Heureusement, la pêche de poste encore une fois ou plutôt la pêche opportuniste du "fouillage" de carpe me rapporte un premier poisson plus maigre.

Larme fatale

Avec le recul je pense que ce type de morphologie est à attribuer à un mâle. Une fois de plus la barre des 40cm est dépassée.

Larme fatale

Malgré tout, la pêche semble se compliquer. Je décide alors de tenter un autre secteur. Bien m'en a pris puisque le premier poisson ne se fera pas attendre très longtemps...

Larme fatale

Encore un combat marqué. Vraiment ces poissons sont fabuleux à combattre ainsi ! C'est du pur bonheur.

Larme fatale

Il y aura encore une fois pas mal de refus et de poissons ratés. En prêtant mon matériel à David, il finira lui aussi par toucher l'une de ces ostrogoliaths... Le contrat était rempli même si cette dernière n'atteignait pas la barre fatidique. C'est malgré tout une belle brochette de perches que je ne suis pas prêt d'oublier.

Larme fatale

7 poissons de plus de 40cm m'amenant aux 300 centimètres. Du bord, sur le domaine publique, c'est quelque chose que je n'aurais pas cru possible. Je pense que d'autres auraient pu être prises, mais il est parfois bon de laisser les poissons en paix et d'y revenir longtemps après.

4_Conclusion

Que dire de cette pêche à vue ? Elle m'aura clairement faciliter le travail, néanmoins il est important de préciser deux choses.

Dans un premier temps, localiser les poissons que j'avais découverts l'année passée a été possible grâce à cette pêche à vue. Les premiers poissons ont été faits grâce à cette méthode.

Dans un deuxième temps, après avoir compris leur cheminement, je me suis souvent appuyé sur leurs points de passage. La pêche à vue m'a donc apporté des billes pour une pêche de poste. Lente et insistante, tels sont les deux mots qui conviennent le mieux pour caractériser cette pêche et dans ce cas, c'est celle qui m'a rapporté les plus beaux poissons.

Ainsi je peux tirer comme conclusion qu'une observation par eau claire peut grandement mâcher le travail pour s'adapter au mieux à un lieu donné. J'ai lu dernièrement la polémique du Livescope... J'ai toujours dit à mes amis les plus proches que cette pêche basée sur le repérage du poisson à vue était proche d'un "livescope des berges", il y a déjà quelques années j'appelais ma recherche visuelle fondée sur la présence d'oiseaux piscivores : mon "échosondeur de surface".

Je pense donc pouvoir dire plusieurs choses vis à vis de cet outil. Le livescope est pour moi un outil qui permet réellement de pêcher à vue dans des étendues vastes et/ou difficiles. Cela apporte clairement une aide non négligeable, que ce soit pour localiser les poissons ou s'adapter à leurs comportements. Dire que c'est juste un outil de plus est un mensonge éhonté !! La mauvaise foi est dorénavant la norme, je n'ai encore jamais entendu de pêcheurs assumer que cela facilitait le travail. Je le redis, la pêche présentée ici n'a été possible que grâce à mes repérages à vue. La différence est que j'y ai consacré du temps, des observations, une compréhension du milieu mais également de la chance. Je me suis ensuite adapté au comportement du poisson mais en moyenne c'est un poisson pris pour 10 vus ou tentés.

Pour terminer sur le livescope, je dirais juste qu'il faut regarder à qui on demande son avis et c'est là que le bât blesse. Que ce soit des sponsorisés ou des représentants de grandes marques, personne ne niera l'intérêt de cet outil... Chez les "amateurs", idem. Difficile d'assumer le fait que grâce à cet outil les brochets métrés deviennent la norme. Finalement cet outil va nous permettre de sonder le cœur de chaque pêcheur. On pourra voir qui se cache au plus profond de nous-même. Il n'est pas exclus que j'utilise un jour cet outil mais pour le moment je trouve que la philosophie de cet outil dénature profondément notre passion. Elle a permis à des gens qui n'avaient ni les connaissances ni les compétences d'attraper des poissons absolument incroyables sans effort. Comme dirait Ian Malcolm : "Ce que vous appelez découverte [technologique], je l'appelle viol de la nature". Ressemblance troublante avec cet extrait, l'avenir nous dira qui, une fois de plus, avait raison...

A méditer...

PS : Ceci est la deuxième version d'un article qui devait clôturer le blog... Vous avez été plusieurs à me demander de poursuivre. Je vais donc prolonger l'aventure encore un peu... ;-)

Carpe diem, quam minimum credula postero

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