La balle au centre
15 mars 2025Petit retour tardif sur mes premières sessions truites... Une ouverture particulière en territoire jurassien où, comme de coutume, je me suis fait avoir sur plusieurs spots. Les fameux "coureurs des rives" comme je les appelais plus jeune. Ils vous voient et se mettent à accélérer. Je commence à être habitué mais sur des spots sauvages, la pilule est parfois difficile à avaler.
Néanmoins, en étant roublard à mon tour j'ai pu profiter d'un spot en étant le premier. Sur la zone en question, plusieurs postes typiques sont rassemblés dans une zone étroite. Visiblement un peu lent, je constatai au fond des gorges que je ne serai pas le premier ce matin là. Mais, alors que l'oiseau portant fièrement un panier en osier en plastique (sachant que toute truite sauvage ici relève du miracle et nécessite une remise à l'eau de rigueur), ne put me voir venir dans son dos, je pus remonter l'un des affluents du secteur pour bénéficier de l'effet de surprise.
La récompense fut automatique. Passer le premier dans des cascades marquées réserve inévitablement son lot de réussite.
Plusieurs poissons vont rapidement s'enchainer jusqu'à ce que je tombe sur un des maîtres de la zone.
Petit moment magique quand le dit pêcheur constata ma présence alors qu'il pensait être le premier... Retour de bâton ou retour de boomerang c'est selon, il ne put que rebrousser chemin quelque peu pantois.
Mon aventure allait se poursuivre tout au long de cette longue journée sans d'autres résultats marquants que celui de la beauté de ces paysages retrouvés...
Par endroit je pus me frotter à quelques micro-affluents cachant là encore des pépites noiraudes mais trop rapides pour moi ce matin là.
Qu'importe, le retour aux eaux vives était fait mais il allait être de courte durée.
En effet, le peu d'eau de ce début d'année mis un coup d'arrêt brutal à tous mes plans.
Il y a quelques années on pouvait encore se demander si la truite allait s'éteindre. Cette fois, au regard de tout ce que je constate et de la lecture de certains petits cours d'eau, il ne s'agit plus de "Est-ce que ?" mais plutôt "Quand ?". J'ai d'ailleurs remarqué que la fédération a classé en réserve bon nombre de têtes de bassin. Je l'avais suggéré dans de précédents articles ici même il y a quelques années.
Est-ce que cela suffira ? Combien de temps cela tiendra ? Nos petits enfants connaitront-ils l'espèce Salmo Trutta Fario dans son élément naturel ? Des rivières peu ou pas colmatées, cela existera-t-il encore ?
Profitons encore un peu de ces endroits sauvages avant qu'ils ne deviennent de véritables déserts.