Chevesnes et topwater
14 août 2023Deuxième épisode de la série estivale : traque du chevesne ! Comme je l'ai toujours dit, c'est le poisson que l'on peut pêcher toute l'année. Même en février, à condition de changer de techniques. Cet article aura également sa version vidéo sur la chaine mentionnée plus haut...
En été, ce bougre est moins tatillon qu'avant sa période de fraie chez moi. Il est plus gourmand aussi, il n'hésite plus à attaquer des poissons nageurs. Mais il reste malgré cela, difficile à leurrer parfois.
C'est pour cela que j'aime faire des kilomètres et aller pêcher très en aval où la pression est quelque peu différente sur de si grandes étendues...
Mais, nous sommes en été. Et j'ai décidé de m'interdire certains types de leurres. Les petits leurres souples, flottants ou non, les micro-jigs, seront volontairement laissés au placard. J'opte principalement pour les poppers et les stickbaits. Quelques crawlers seront également de la partie si je vois que les deux premiers leurres ont réussi leur mission.
L'objectif est le plaisir des attaques en surface. Avec mes habituels petits LS, la réussite est assurée tout comme avec les petits PN que j'essaye de ne pas sortir.
Du coup pour les cannes je fais le choix de ma traditionnelle L en 2/8g montée en 18/100 et ma ML+ un peu plus forte qui avait tenté de sévir sur les aspes. Je l'ai cette dois débarrassée de sa tresse et équipée d'un solide 22/100.
Très vite je vais être confronté à une réalité : beaucoup beaucoup d'attaques et très très peu de résultat. L'animation est peut-être trop rapide ? Je décide de ralentir. Il faut peut-être que j'arrête de récupérer quand je vois le gobage ? Non plus. Je vais essayer plusieurs choses avant de comprendre le soir que Monsieur Chevaine peut vraiment faire deux types d'attaque.
Il y a l'attaque réflexe : "tiens ça nage en surface je goberai bien ce truc". En général ça fait de gros splashs et l'attaque n'est pas toujours bien ciblée. Le fort courant par endroit peut entraver la ligne et empêcher un gobage propre.
Et il y a le vrai gobage de chasse. Là c'est quasi impossible de rater le poisson, soit il aspire complètement le leurre soit il rate lors de sa première attaque et revient à plusieurs reprises pour intercepter le leurre. Dans ce cas là, le leurre n'a aucune chance de ne pas être aspiré...
Le poisson suivant m'a gratifié d'un gobage digne de celui d'une truite éduquée. J'ai vu quelques bulles discrètes et le fil s'est tendu. Le leurre était complètement engouffré. Pas de blessure et avec un petit coup de pince Monsieur a pu repartir...
Le deuxième objectif était de faire des images avec la go pro, je n'ai donc pas pris le soin de mesurer correctement l'individu. Je reviendrai pour cela. Je voulais réussir à avoir ces attaques en surface et l'adrénaline qui va avec.
D'autres suivront tout au long de la soirée. Ayant changé de secteurs à plusieurs reprises (nous commençons à bien connaître cette partie du domaine public mais j'ai encore quelques secteurs à creuser), j'ai pu constater que l'activité pouvait passer du néant à la folie à quelques kilomètres de distance. J'avais oublié qu'en été, on trouve plus d'Homo Sapiens qu'à d'autres saisons près de certaines plages ainsi que leurs animaux de compagnie. Ceci peut peut-être expliquer cela.
Sur cette zone j'ai touché de très gros poissons qui m'ont à plusieurs reprises laissé pendu dans les herbiers...
J'ai pu également assister à des chasses de chevesnes. Chose que j'avais très rarement observée. C'est vraiment un poisson méconnu, il est capable de chasses en meutes comme la perche sur de petits alevins. Pour le distinguer, ses gobages sont moins bruyants que ceux de la zébrée.
Je terminerai la soirée en passant sur la plus forte de mes deux cannes afin d'atteindre la berge d'en face où avaient lieu certaines chasses...
Plusieurs très jolis poissons n'arriveront pas jusqu'à mon épuisette malheureusement. Mais quel plaisir d'être ainsi dans l'élément liquide. Autour de moi, les voitures et camions roulant à vive allure avec cette impression d'un monde humain ultra rapide et aveugle aux choses simples et porteuses de sens.
Du côté du pêcheur, une sensation plus réelle de faire partie d'un tout permanent au sein de la rivière avec l'élément liquide, les poissons, les oiseaux. Les bruits, les odeurs, les couleurs en cette saison sont particuliers... Une pêche de soirs d'été.
Il faudra revenir avant l'automne.