Polyester Fish

Suite logique de la saison : le brochet. Alors que je me voyais parcourir les rivières de 1ère catégorie à la recherche de ces truites multicolores, c'est encore une fois le brochet qui m'appelle : plus proche, moins de kilomètres à faire. Il est plus aisé de se caser une session de 2 heures que de partir la journée en laissant sa famille.

La fraie étant finie sur certaines de mes zones que je connais plus que bien avec le recul, je sais aussi que certains leurres peuvent les rendre complètement dingues. Ils sont alors très agressifs, presque trop... Les montées d'adrénaline sont alors assez intenses.

Je tente mes premiers essais avec le Babyface BB 180 MSS. Un glidebait finalement assez imposant pour ses 180mm. Il devrait, au vu de sa silhouette, déplacer bien plus d'eau que la plupart de ses concurrents. On est là avec un leurre de 85g qui de plus, ne coule pas très vite. Ses triples ont l'air plus que solides, Ryusuke l'ayant aussi destiné à la pêche du seabass...

Sur mes secteurs très peu profonds, la végétation est dans les starting-blocks. Ce n'est pas toujours évident de passer et cela me confirme que je n'aurai cette année encore que 3 semaines pour faire passer ces leurres.

Juste en dessous de la pellicule, je touche lors de mes premières sessions quelques poissons mais rien de bien gros. Après avoir décidé de tester d'autres zones que je n'ai pas visitées depuis fort longtemps, je prends enfin mes premiers brocs respectables.

Les attaques sont toujours aussi violentes. J'insiste beaucoup pour faire se déhancher le leurre fortement comme un jerk puis la pause intervient. La touche n'en est que plus "impactante".

Ces poissons me font penser à cette chanson du groupe Pleymo - Polyester môme. Ce sont des Polyester Fish ! A la fois ultra violents mais en même temps tellement discrets dans leurs joncs. Ils savent être "polis et s'taire". Ils peuvent aussi s'embraser en quelques secondes et vous laisser pantois avec votre leurre qui pendouille... sans aucun résultat concret.

Après plusieurs attaques manquées sur une zone, je retourne à maintes reprises sur le secteur mais avec des coloris différents à chaque fois. Lors d'une fin de journée plutôt grise et pluvieuse, je parviens à dénicher le serpent des marais agressif à souhait manqué précédemment.

Il est déjà temps de faire quelques modifications sur les coloris les plus discrets. Je pratique cette pêche dans 90% des cas de manière visuelle, c'est toujours difficile comme pour la frog, de décaler son ferrage. Mais cela permet d'avoir des sensations uniques. Je finis parfois par avoir peur de lancer mon leurre dans certaines fenêtres tellement les attaques sont intenses.

A la suite de ces premières sessions, la plupart de mes leurres non encore équipés de stickers orange (pour pouvoir les repérer de loin) seront ainsi préparés pour la suite de la saison. Même quelques centimètres de ce scotch fluo permettent de repérer son leurre de très loin et donc d'animer au plus juste...

Pour aller plus loin :