Throwing It All Away

On reste dans le titre musical pour ces premières sorties chubs de l'année ! Le titre de Genesis colle encore une fois à merveille.

Ras le bol de prendre la voiture pendant des heures,

Ras le bol de ces rives pleines de monde,

Ras le bol aussi de ce qui se dégage sur les réseaux. Une compétition parfois très malsaine à qui aura la plus grosse.

Il était temps d'envoyer tout en l'air et se focaliser sur le plaisir de la pêche pour ce qu'elle est à proximité de la maison.

Au cours de toutes ces années "pêche", j'ai mis du temps à me rendre compte que finalement, les bonnes rivières produisent les beaux poissons. Chez moi, quand je prends uniquement mes jambes ou la voiture pour un trajet de quelques minutes, il n'y a quasiment plus de truites. Le peu restant a développé des facultés particulières, c'est loin d'être le cas sur les rivières un peu plus lointaines ou les départements limitrophes.

En revanche, on trouve chevesnes, perches, tanches et brochets en abondance. Et lors de ces deux dernières sorties, j'avais envie de retourner sur zone. Mes zones. Celles que je connais et maîtrise.

Niveau matériel, j'avais deux "p'tits moulins" à tester. Le Shimano Miravel en taille 2000 sur ma petite anglaise de 3m ainsi que son cousin le Shimano Nasci en taille 2000 également. D'apparence similaire, et très proche en terme de caractéristiques pures, la différence se trouve dans le bâti et donc la légèreté en faveur du Miravel, 175g contre 205g.

Lors des premières coulées, c'est un régal. Cela fait un ensemble d'une incroyable légèreté. Les premiers chevesnes de la saison sont appréciés à leur juste valeur. Une photo pour faire honneur au premier poisson argenté de 2023...

Bon c'était relativement facile, un poisson calibré dans les 45 je pense. La teigne reste une esche solide de début de saison. Le combo semble validé et ressortira lors des prochaines sessions avec peu d'eau ou dans les cours d'eau peu larges.

Maintenant place à la pêche dite au "picking". Venue encore une fois d'outre manche, cela consiste à pêcher avec une canne typée feeder mais relativement courte. D'ailleurs plusieurs scions sont vendus avec et l'utilisation d'une cage n'est pas obligatoire au regard de la distance de pêche.

J'ai opté pour un modèle de chez Browning (encore), la Black Magic Cfx Picker. On est là dans les 2m50, 8"2 pour les intimes. Le moulinet n'est ici qu'une simple réserve de fil. J'ai opté pour une taille 2000 mais la taille 500 est amplement suffisante. Disons que je préfère toujours un surplus niveau solidité et ce combo ira voir brèmes, barbeaux et peut-être carpes...

Pour la plombée, quelques plombs sur un brin cassant feront l'affaire. On vise la simplicité. J'oscille donc entre 3 et 6g suivant les postes, pourtant le niveau est en pleine montée. C'est une nouvelle pêche pour moi. Il va falloir observer le scion et je n'ai aucune expérience sur ces touches visuelles.

Très vite après quelques touches violentes dues à la présence d'un banc assez virulent, je commence à comprendre. Le premier démarrage ferré comme il faut est dantesque et le poisson part directement sous un arbre... Quel combat ! Un premier poisson de 52/53cm.

La photo a été prise avec la go pro, l'effet arrondi en rajoute. Les photos qui suivent sont très limites et je m'en excuse, je voulais voir l'effet en se rapprochant de l'objectif... XD

Je comprends mieux l'effet de certains sur des truites qui paraissent parfois énormes...

C'est un vrai régal d'être assis de la sorte en pleine nature. Mes vêtements étanches me permettent d'apprécier tout le spectacle, la rivière, les oiseaux et même ces giboulées et ce coup de tonnerre surprenant.

Plus bas, je toucherai plusieurs poissons plus modestes dont un juste en dessous des 50cm. Ils sont rapidement remis à l'eau et vraiment très très gras à l'approche de la fraie. Le combat n'en est que plus violent...

J'ai oublié de préciser que j'utilisais comme esche du jour : le pain de mie. Un paquet premier prix non utilisé datant de cet hiver trainait au garage. Cela fait vraiment peur de voir que ce pain n'est ni rassis, ni moisi...

Puis le soleil revient comme par enchantement. Pour une fois on peut dire que les saisons semblent respectée, pour l'instant. De l'orage en cette période signifie également de l'orage toute l'année d'après mes observations. Nous verrons. Si tel est le cas, je risque de m'amuser ici même avec ces bougres de chevaines pendant les crues de mai/juin.

Après plusieurs hésitations, je choisis de terminer sur deux autres spots dont un que je ne pêche jamais car trop difficile ou inaccessible. Passant d'habitude à la ligne flottante, je redécouvre alors avec cette technique ma rivière sous un autre angle. Mieux, je peux viser certains poissons d'habitude à l'abri sous leurs saules dans de très courtes fenêtres.

C'est le cas du poisson précédent, mesuré rapidement et sans la toise malheureusement entre 53 et 54cm. Concrètement, c'est le maximum pris en terme de taille en ces lieux. Pour une première au "picker" cela montre l'efficacité de la chose.

Les premiers apprentissages me montrent que contrairement à ce à quoi je m'attendais, les touches sont visibles sur le bout du scion comme de petites touches électriques. Il ne sert à rien d'attendre trop longtemps pour ferrer au risque de voir l'esche engamée. Heureusement j'écrase depuis quelques années, les ardillons de mes hameçons. Avec un simple petit dégorgeoir, la manœuvre est vite expédiée pour libérer le malheureux. Pas de blessures inutiles et un retour à l'eau des plus rapides.

Maintenant allons voir ailleurs si nous ne pouvons pas trouver aussi bien voire mieux. Il ne faudra pas oublier les barbeaux, les brèmes, les tanches et les carpes que j'ai déjà rencontrées sans oser les pêcher...

A moins que je ne retourne sur certaines grandes rivières à truites ? J'ai l'impression de me ré-autoriser, en cette année 2023, des sorties lointaines inaccessibles pendant la dictature du Covid... Et il y a de quoi faire !