Les premières dérives d'avril
07 avr. 2024Bon c'est partiellement faux. Je parle du titre. Pour être honnête, cela a commencé en mars. Pourtant à cette période l'eau glaciale ne facilite pas les touches de Messire Chevesne.
Mais comme tous les ans, je fuis les cours d'eau surpeuplés pour des zones parfois plus calmes en quête de ces chevesnes printaniers. Ils sont alors au top de leur forme, très gras avant la fraie du mois de mai et combatif car l'eau est encore assez froide.
Comme un rituel, le premier de l'année a toujours le droit à sa petite photo et peu importe sa taille. Celui-ci n'a pas hésité une seule seconde à s'emparer de mes teignes en dérive.
C'est un appât que je n'utilise pas assez sur la truite par manque de confiance mais sur le chevesne, il est redoutable. Et encore plus lors des belles journées que le mois d'avril nous offre parfois.
Ma petite anglaise de 3m est un vrai plaisir à manier. Les sensations n'en sont que plus fortes. Lorsque l'eau monte un peu et que cela se corse, la 3m30 prend alors le relai.
Les jours passant, j'opte, malgré le risque que cela comporte, pour la pêche de certains secteurs urbains contenant de beaux pépères. Les secteurs "alevinés" en masse de pain et autres brioches facilitent la présence de gourmands. Mauvaise pioche pour ma pomme, l'association locale a à nouveau remis des truites... Visiblement soit les pêcheurs sont mauvais soit il n'y en avait pas assez.
Et comme à chaque fois, sur les mêmes postes, les remises sont joueuses. Après une dizaine de jours à être taquinées, elles deviennent chipoteuses et même aux appâts naturels ce n'est pas toujours aisé de les piquer dans le bon timing.
Lors de cette journée, les giboulées et l'ambiance hivernale devaient sûrement y être pour quelque chose. Cette dernière avait malgré tout une jolie robe. Contrairement à certains qui militent pour le "saint hameçon simple" et le "sans ardillon partout et tout le temps" mais qui cassent les nuques à ces pauvres malheureuses, j'ai fait le choix depuis des années de les remettre à l'eau tout en leur souhaitant de se cacher de leur mieux. Le paradoxe de certains m'étonnera toujours, une vrai pub pour ne pas abuser des drogues dites "douces".
Revenons-en à nos dérives, plus saines elles. Car c'est vraiment la clé. Cette pêche fort simpliste peut s'avérer technique dans la conduite de la ligne surtout avec un bras de levier parfois un peu court. Si en plus le vent s'en mêle... alors là c'est le drame. Mais parfois, le lancer est parfait, la dérive est correcte, l'appât passe pile à la bonne vitesse entre deux rafales...
Les deux teignes montées sur hameçon simple sans ardillon (sans rire) ont su décider un de ces gourmands. La canne est cintrée et je ne suis pas rassuré. Malgré un combat âpre, le premier 50up de 2024 rentre dans l'épuisette. Il dépasse les 52cm mais n'atteint pas tout à fait les 53cm. Je comprends mieux le combat d'enfer... (D'ailleurs, je ne mettrai plus que les photos de ce type de gabarit, 50up ou rien !)
Il doit avoir le bide rempli de pain. Quelle gouache !!! Je terminerai la journée sous plusieurs averses de grésils. Les belles journées d'avril n'étaient visiblement pas disposées à se présenter.
Quelques jours plus tard, nous avons le droit à une hausse des températures phénoménales. Incroyable. Le vent en revanche est toujours de la partie. Mais cette fois encore, il faudra chercher ces chevaines avec abnégation.
Le courant est encore puissant et me ferme une multitude de postes dans lesquels je fais d'habitude recette... Diantre. Je change de spots à plusieurs reprises à la recherche de ces bordures de courants. Et derrière les saules les bougres sont là...
Sur ce spot c'est une trentaine de poissons collés les uns aux autres. Cet hiver peu rude a vu une augmentation de certains volatiles prédateurs, est-ce un comportement défensif ? En tout cas beaucoup de poissons aperçus portent les stigmates de rencontres.
Après plusieurs dérives discrètes pour ne pas être repéré, je parviens à faire mordre un poisson qui comme le précédent prend la veine et semble ne plus bouger. Comme la dernières fois j'ai un gros doute d'avoir piqué une grosse truite mais non.
La mesure annonce que les 51cm sont dépassés, presque 52cm. Pourtant dans l'épuisette je le voyais moins gros. Ses nageoires sont imposantes, tout comme sa largeur que j'ai toujours du mal à prendre en photos.
Des premières dérives couronnées de maigres succès. Sans quantité certes mais comme toujours il aura fallu lutter. Parfois certaines pêches simples s'avèrent plus compliquées que prévu.
Dans ces prochaines semaines, ma deuxième passion sportive prendra le pas sur la pêche. J'essaierai malgré tout de garder le contact avec la rivière...