Là où volent les premières hirondelles
20 avr. 2023Le mois d'avril avance à grands pas. La météo évolue elle aussi. Mais on sent que le printemps a du mal à s'installer.
L'hiver s'amuse à faire de la résistance en blanchissant les sommets de temps à autre. Une journée à plus de 20 degrés, une autre à quelques degrés au dessus de 0°c.
Du même coup, mon cœur balance. Toc ou leurres ? Aimant prendre des risques et parfois sûr de mon coup, je tente les cannes aux leurres. Je n'oublie pas de rendre visite à mes chers tritons dans leur habituel fossé...
Qu'ils soient palmés ou alpestres, je m'amuse toujours à les rechercher et je retrouve mes réflexes de gosse pour les attraper...
Pour résumer brièvement mes actions de pêche à la ligne cette fois (et non à la main) : chevesnes au micro-jig, truites aux LS en dérive inerte au fond, truites à la cuiller et au poisson nageur ainsi qu'en BFS ; tout cela soldé par la perte de plusieurs poissons et la casse de matériel.
Grâce aux waders, j'ai pu récupérer l'essentiel de mes leurres mais pas deux d'entre eux, arrachés par une belle truite et un très solide chevesne...
C'était à craindre et comme tous les ans voici donc la période chat noir. Heureusement elle arrive avant mes pêches explosives du brochet en milieu encombré...
Même cette sortie en ruisseau... Des truites un peu partout mais pas du tout aptes à saisir un leurre. Comme quoi les années se suivent et ne se ressemblent pas. Les deux années précédentes j'aurai pu écrire un article sur la pêche à l'UL en tout début de saison avec des conditions d'étiages.
Cette année, c'est plus difficile et tant mieux ! N'empêche que je reviendrai au toc. Cela fait plusieurs sorties en ruisseau où je me fais gentiment remettre à ma place...
Pour lever la malédiction, je décide encore une fois de "tricher" et de prendre ma canne de 3m30 pour piquer quelques chevesnes obèses de pré-fraie.
Armé avec le sac du bonheur et de la simplicité, je suis sûr de mon coup. J'ai mes boites de teignes et aussi ce pain miraculeux qui ne veut pas durcir.
C'est à croire que quand la poisse est là, on n'y peut vraiment pas grand chose. Après une bonne dizaine de touches au pain, aucun poisson piqué. Je mets cela sur le compte de la taille de l'hameçon : trop petit. D'abord utilisé pour la teigne, je décide de le changer. Mais à la touche suivante c'est encore raté...
Incroyable. Une dernière touche me laisse prendre le temps et espérer un courbage de canne... Oui ! C'est enfin piqué !
Un solide pépère dépassant les 50cm est piqué au bord de la lèvre supérieure. Je me demande d'ailleurs comment tient l'hameçon... Il se décrochera dans l'épuisette grâce à l'ardillon écrasé.
Encore un joli combat sur ce matériel léger et avec un niveau d'eau assez haut. Mais avant d'aller boire une bière bien méritée pour fêter cela, je lorgne sur une veine d'eau puissante. Prendre un chevesne ici en avril réserve toujours quelques frayeurs...
Mais bizarrement, pas une touche. Ce poste est aussi un solide poste pour les brochets. Sans me tromper et d'après mes dernières prises, je dirais qu'il y a au moins 3 individus de plus de 85cm. Quelques autres dans les 70cm complètent la zone.
Après plusieurs dérives, la roselière s'agite. Des énormes remous dignes de la fraie de grosses carpes... Mais que nenni, ce sont les fameux brochets de ce poste. Cela confirme ma première observation de fraie il y a 10 jours. Ils sont en plein dedans ! Comme je l'avais déjà observé l'année dernière, le mois d'avril est leur mois pour la fraie à 850m d'altitude. Encore un peu de temps et je pourrais retourner les taquiner...