Cela fait quelques années que je me suis remis au toc. Je l'ai pratiqué plus jeune. Au départ, j'ai plutôt pratiqué la pêche au bouchon... Pêche bien souvent vue comme une pêche grossière et pourtant assez technique dans la tenue de la bannière notamment.

L'humilité du toc

Ce qui n'est pas dit et ce que j'ai dû comprendre seul, c'est que la forme de la rivière que je pêchais nécessitait l'utilisation d'un bouchon.

Quand j'ai pu commencer à me déplacer plus loin, en quittant les rivières proches, alors j'ai pu rencontrer les courants me permettant une pêche au toc, une pêche aux appâts portée par le courant.

L'humilité du toc

Ces derniers temps, les bords des cours d'eau étant bien trop peuplés à mon goûts, j'ai dû m'orienter vers des gorges. Le fait de devoir digérer plusieurs kilomètres et un dénivelé important, limite grandement la présence humaine.

L'humilité du toc

On en prend alors plein les yeux. Les animaux, les végétaux, tout est prétexte à un arrêt pour une observation, une photo. C'est un véritable moment de déconnexion...

L'humilité du toc
L'humilité du toc
L'humilité du toc
L'humilité du toc
L'humilité du toc
L'humilité du toc
L'humilité du toc
L'humilité du toc

Ce n'est plus vraiment une sortie pêche lorsque je pose ma canne et que je me mets à fureter en regardant le nez en l'air ou à l'inverse en scrutant chaque petite mare. C'est une visite. Comme si cette nature nous offrait un droit d'entrée à qui saura la contempler.

Il n'est alors plus question de trouver la technique qui sera la plus pertinente, ni de prendre le plus gros poisson du lieu. Le seul plaisir compte. Exécuter de belles dérives, passer au mieux devant chaque cache, imaginer la tenue possible d'une belle sauvageonne...

L'humilité du toc

Dans ce dédale minéral, je fais confiance à la plus petite de mes deux anglaises, le modèle de 3m50 est largement suffisant. Bien équilibrée avec le Daïwa Fuego, c'est un ensemble très agréable à utiliser.

L'humilité du toc
L'humilité du toc

Les premiers poissons pris sur des affluents d'affluents sont parfois surprenants, avec des robes de souche atlantique... Puis, de prises en prises, de postes en postes, les zébrures deviennent de plus en plus marquées.

L'humilité du toc
L'humilité du toc
L'humilité du toc
L'humilité du toc

Les postes techniques s'enchainent, ce n'est pas toujours évident de déclencher un poisson dans ces eaux froides. Je fais passer et repasser mon ver jusqu'à ce qu'une furie noire sorte de sous sa roche...

L'humilité du toc

Dans les plus gros bouillons, les touches sont semblables après de multiples passages. Le rigoletto ou la ligne sont subitement stoppés. Parfois même, la ligne remonte la courant dans un éclair de quelques secondes. Le ferrage est en général suivi par de forts coups de tête.

L'humilité du toc

Et parfois encore, un poisson plus gros que les autres apparaît après vous avoir sorti du fil et tenté quelques rushs, vous donnant quelques sueurs froides.

L'humilité du toc
L'humilité du toc

Certains postes sont occupés, d'autres non. Il paraît étonnant que le poste soit vide, surtout quand il apparaît plus large que d'autres. C'est dans ce cas que l'humilité du toc prend tout son sens, on continue à avancer en espérant que le prochain poste le soit.

L'humilité du toc
L'humilité du toc
L'humilité du toc
L'humilité du toc

Bien sûr il y a aussi un quota de poissons perdus, qui se décrochent ou bien que vous remettez au plus vite car ils ne portent pas assez les couleurs recherchées.

L'humilité du toc

Et puis certains jours, c'est franchement difficile. On se demande si un pêcheur n'est pas passé avant vous mais on continue. Parfois pendant plusieurs heures sans une seule touche...

Est-ce ma plombée ?

Mon bas de ligne trop court ?

La température qui a baissé excessivement ?

La pleine lune ?

Cette bise froide ?

L'humilité du toc

Et puis, comme les fois précédentes... un seul TOC puissant en plein bouillon. Et ça remonte vers la cascade.

L'humilité du toc

Un poisson sombre et tacheté comme rarement est sorti de sa cache. Il est venu intercepter ce ver trop tentant pour lui.

L'humilité du toc

Le soulagement se fait alors sentir après plus de 3 heures de doute sans une seule touche.

L'humilité du toc

Par moment, il est possible d'observer un comportement particulier. Cela doit être LE moment de la journée où les belles sortent... On peut en distinguer ici ou là qui déambulent sans crainte. Je l'ai vécu plusieurs fois et on reste scotché à ce que l'on vient d'apercevoir sans comprendre, c'est l'heure. Encore un moment exceptionnel.

L'humilité du toc

Après parfois bien des galères, on finit par passer au bon endroit au bon moment et une fois de plus le frein crisse. La canne se courbe et la joie de contempler des zébrures marquées.

L'humilité du toc
L'humilité du toc
L'humilité du toc

Difficile de ne pas avoir envie de revenir...

L'humilité du toc

Au final, ce n'est pas du tout ce que l'on m'avait dit pour la plupart de ces gorges que j'arpente sur ces différentes rivières. Il n'y avait soit disant rien d'intéressant, une densité trop faible, des poissons moches...

L'humilité du toc

Bien que difficile certains jours en début de saison, on peut tout de même y croiser de forts jolis poissons de mon point de vue. J'en ai encore plusieurs que je n'ai pas explorées en totalité...

L'humilité du toc

Essayez, si vous le pouvez, de tout remettre à plat. Laissez vos techniques de prédilection de côté. Imprégnez-vous de simplicité et d'humilité et vous pourrez peut-être re-découvrir vos spots sous un oeil nouveau...

Les leçons que nous tirons parfois à la hâte, ne collent pas avec la réalité du terrain. C'est l'avantage de pouvoir pratiquer plusieurs techniques : on voit d'autres choses, on peut mieux comprendre l'environnement dans sa globalité et on devient plus humble probablement.

Retour à l'accueil