Under Pressure
11 mai 2022On ne se refait pas, pêcher dans des petits milieux semble être une pratique courante chez moi et peu importe l'espèce traquée. Avec les saisons qui avancent, l'envie de retrouver mes chers brochets me titillait...
Et comme d'habitude, je poursuis mes tests et mon cheminement personnel avec l'utilisation de glidebaits notamment.
J'apprécie énormément ces leurres mais après les avoir pas mal utilisés l'année dernière sans forcément les résultats attendus, j'ai remis en question mes approches parfois trop lentes.
Certains sont plus faciles que d'autres à utiliser.
Parmi mes préférés : le Shine Glider ou le Real BG sont deux leurres vraiment très faciles à animer. Et dans les petits milieux ou avec de l'eau jusqu'aux hanches, on est parfois bien contents de pouvoir les faire se déplacer seulement avec la manivelle.
Le S-Waver 200 peut sembler "cheap" mais sa nage a un petit quelque chose qui peut déclencher les plus gros brocs. De plus, il passe vraiment bien en sub-surface, sur certains postes c'est vraiment parfait.
Le Dowz Swimmer a quant à lui une place particulière avec ses 3 segments, nous en reparlerons probablement dans le courant de l'année.
Inévitablement, je trouve certains de mes partenaires de jeu assez tôt dans la saison, en général dès la fin du mois d'avril.
Cette année j'ai pu filmer plusieurs regroupements de poissons dès le mois de mars ou bien faire des photos (dans une rivière plutôt froide sur une zone en surplomb) de poissons qui portaient les blessures de la fin de fraie. C'est un peu mon aquarium, une zone classée en réserve dans laquelle je peux vraiment voir où en sont les différentes espèces au niveau de la fraie.
De nos jours, on a vite tendance à être mis dans des cases si on ne respecte pas les fameuses dates légales (la nature s'en cogne de vos lois les humains !).
Si j'ai un conseil plutôt qu'une critique à faire comme beaucoup, c'est aller voir par vous-même sur vos zones. Filmez car on ne vous croira peut-être pas. Ce que j'ai constaté aussi c'est qu'une même place de fraie peut être utilisée par des poissons d'âges différents à des moments différents. On peut très bien voir des poissons frayer et penser que c'est terminé et quelques jours plus tard voir un autre groupe de poissons en général plus jeunes. Du moins, c'est ce que j'ai personnellement observé chez moi.
Poissons (autour des 70cm) que j'observe dans une réserve avec les stigmates post-fraie à la mi-avril...
Couple composé de poissons plus jeunes (autour des 60cm) reprenant la place laissée libre par les poissons plus grands.
Après leur avoir laissé un peu de temps suite à ces observations, je suis donc ressorti sur une rivière large comme un ruisseau, moins profonde et donc se réchauffant plutôt vite comparé à ma rivière expérimentale. J'étais certain de ne pas venir trop tôt.
Poste d'un 80+ que j'ai déjà raté deux fois cette année. Intéressant de noter le contraste de couleur avec les restes de roseaux, possible poste de tenue plus profond. On en avait déjà parlé avec le bass mais la lecture de la végétation sur des secteurs linéaires sans poste marqué peut être une clé. Je n'avais pas fait attention à ce détail jusqu'à ce que mon leurre arrive dans sa zone d'attaque...
Mais il y a vraiment le côté "strike zone" à trouver. Trop loin et vous ne déclenchez pas, pile dedans et vous vous faites parfois surprendre. Même des poissons de 70 vous rendent le combat intéressant.
Le problème dans ces petits environnements... c'est le ratio "je déclenche / je prends". Un peu comme pour le bass à la frog, on atteint des sommets en terme d'échecs.
Pour moi cela tourne autour de 25% de poissons qui finissent vraiment dans l'épuisette. Cela veut dire que sur certains bons jours on peut avoir du 50% de poissons pris ; mais également du 0% sur d'autres journées...
0% de réussite sur plusieurs attaques... Ça commence à crisper au niveau de la mâchoire.
Plusieurs causes sont possible, le fait que ce soit des leurres durs ? Le fait que ce soit des gros leurres impliquant des attaques d'agressivité plus que d'alimentation ? Le fait de pêcher à vue ? Quand on ne voit pas ce que l'on fait, qu'on treuille son shad toute la sainte journée, automatiquement on rate moins.
J'en ai fait l'amère expérience dernièrement sur plusieurs journées et plusieurs semaines avec jusqu'à 10 attaques sur 2 jours pour 0 poisson à l'épuisette. Il faut vraiment être prêt à subir des échecs à répétition. C'est pour moi la pêche la plus dure mentalement que je connaisse.
Quand vous croyez tenir le poisson le plus gros de votre zone, que vous le connaissez bien entendu, que cela fait plusieurs années que vous investissez du temps et pas que... Et finalement le voir se décrocher devant vous à cause d'une mauvaise décision prise en une fraction de seconde... C'est un sentiment très particulier. Il y a un mélange de frustration et d'impuissance.
En ce début de saison, la chance a néanmoins fini par tourner pour moi sur un poisson en particulier. L'ayant fait sortir de sa cachette sans grande motivation un soir d'orage, j'y suis retourné à plusieurs reprises avant de parvenir à déclencher, cette fois, une attaque en bonne et due forme. Il est sorti une nouvelle fois de la même branche...
Je cible toujours les jours de pluie/orage. Et si tel n'est pas le cas, une couverture nuageuse importante. Il faut peu de luminosité pour ce type de chasse et de chasseur...
Bon dans ce cas, les cannes XH laissent leur place à des ensembles XH+ ou XXH. Sur des tailles comme celui-là, cela laisse vraiment des combats dantesques. Tout va très vite et dans une telle configuration vous n'avez pas le choix, c'est pression directe et mise à l'épuisette le plus rapidos. Je pense que la durée du combat est bien plus déterminante que l'armement en lui-même.
Les hameçons simples ou sans ardillon n'ont plus leurs places dans mes boites. C'est un choix, je ne suis pas dans la "bien-pensance". Pas de politiquement correct ici vous le savez bien, juste une vérité et tant pis si ça ne passe pas chez certains.
J'ai passé une partie de mon année dernière sans ardillon pour décrocher quasiment tous mes poissons lors de cette période. Essayez une année, cela vous vaccine (ou alors je suis mauvais, je l'admets).
Dans des petites rivières larges de 10 à 15m, entre l'impact du leurre et les premiers coups de manivelles, l'attaque se produit en général à 8m de vous parfois plus prêt... Vous devrez alors gérer la bête avec tous les obstacles et parfois un courant important. Et comme dit plus haut, même avec des ardillons, le combat ne tourne pas toujours en notre faveur...
Au delà de ces détails purement techniques et politiques, parfois... Je dis bien parfois... On peut réaliser des journées avec plusieurs belles prises. Quand ils sont dehors grâce notamment aux conditions météorologiques, en restant concentré, on peut enchainer.
Sur ce secteur, je rate depuis plusieurs années un poisson qui doit s'approcher du mètre. Malheureusement pour moi, un pêcheur consommateur de champignons dirons-nous poliment, envoie parfois certains de ses clients sur cette zone (après tout il faut bien les vendre les leurres à 150 balles, donc le spot est livré avec).
La pression n'y est donc que plus forte, je la croise donc en moyenne 1 à 2 fois par an. Je sais que ce joli brochet a été pris par d'autres mais pour l'heure, je reste sur plusieurs décroches.
De son côté, j'ai cru comprendre que Damien utilisait également les swimbaits mais plutôt multi-segments en ce début d'année... et notamment sur les belles perches.
Les tailles de 16cm voire 18cm semblent appropriées pour les poissons sortant de la fraie.
J'ai également ressorti des leurres plus petits comme ce bon vieux I-Slide 135 de chez Tonton Ali. Toujours aussi performant et sympa à voir nager. Je pensais m'intéresser aux grosses perches mais ce jour-là, les brocs en étaient friands.
Une nage d'une facilité déconcertante avec ce côté flottant vraiment très pratique. Au delà de ça, je pense que son rythme de nage par petits twitchs et la distance de ses embardées est vraiment déclenchant. Il porte vraiment bien son nom... Si vous le faites "slider" et que les clients sont dehors... Vous allez passer une très bonne journée.
J'ai commencé également, timidement, à ressortir mes leurres de surface pour faire quelques essais mais ce sera pour un autre sujet... ;-)
Après plusieurs poissons de taille modeste, je délaissais cette fois la taille 135 pour revenir sur des tailles standards de 200 ou 220.
Mais en ce début d'année, sur certaines places, c'est chaud au niveau violence des attaques !
Peu importe la taille du leurre, j'enchaine parfois des attaques de pure agressivité avant de finalement piquer un poisson plus petit...
Le S-Waver 200 prend de plus en plus d'importance dans ma boite et toute ma confiance dans certaines situations. Ce jour-là, c'est une maigre réussite que ce brochet. L'engin décroché peu de temps auparavant, cette fois sur erreur humaine, avait l'air fantastiquement gras.
L'un de ces fameux dragons. Ils finissent par me foutre la trouille lorsque je lance dans la zone suspectée... L'attaque est toujours surprenante et violente.
Esox Lucius, le fameux grand-gousier... Ce poisson n'a pas fini d'éclairer ma pratique et mes erreurs.
Dans les semaines à venir, je tenterai cette fois d'autres types de leurres. Le swimbait multi-segments n'a pas trop sa place chez moi en début de saison. Je sais que l'agressivité de ces brocs de rivière est facilement canalisable sur les glidebaits et donc naturellement... sur les planches scandinaves appelées jerkbaits.
Je ne l'avais pas précisé jusque là mais la pêche plutôt agressive en début de saison reste chez moi et donc pour moi, une valeur sûre. Les leurres aux nages moins provocantes ne m'ont jamais convaincu en cette saison.
Faut que ça POP POP POP !!!
Ma remise en question m'a poussé à reprendre à 0 leur utilisation, qu'au final je ne maîtrisais pas du tout (!).
Cela peut sembler paradoxal mais c'est, entre autre, après une session bass à la frog et nos échanges avec Damien que m'est venue cette idée.
Et si tout n'était qu'en fait une question de rythme ?