Golden leaves
27 oct. 2024Si, pour les elfes, les feuilles tombantes ont une signification bien plus profonde ; elles sont pour moi comme un signal.
Je l'ai déjà écrit ici même mais depuis quelques années j'avais noté une activité spécifique des perches dès lors que certaines feuilles se mettaient à tomber.
Pour que ces feuilles tombent il faut toujours un subtil mélange entre froid, précipitations et baisse de luminosité. Il est bien connu que l'automne reste une période porteuse pour attraper ces fameux "boyats".
Ces dernières années j'avais toujours une bonne excuse pour ne pas y aller. Mais cette fois, je ne pouvais pas botter en touche. J'avais plusieurs secteurs à visiter.
Il faut alors trouver un subtil mélange entre postes végétalisés sur le fond, postes végétalisés sur la berge avec plusieurs essences et le mieux du mieux, la présence de minéral. Je l'ai déjà écrit, vous devriez retrouver cette phrase presque mot pour mot si vous avez lu les précédents articles...
Si les postes sont accessibles, alors la chasse peut commencer. Pourquoi accessibles ? Car depuis quelques temps j'observe l'éternel retour des extrêmes. Sous prétexte de "biodiversité" la "bobologie ambiante" ou la "bien pensance" de l'écologie politique, impose de ne plus rien couper. Cela même si c'est un végétal invasif. J'ai ainsi vu certains de mes postes complètement inaccessibles. Presque 60% pour le moment...
Comme d'habitude dans la société actuelle, on passe de l'un à l'autre, de tout à rien, de blanc à noir. On doit alors baisser la tête et poursuivre. Après tout, en tant que simple rôdeur des rives, notre avis importe peu et tant mieux.
Mais heureusement toutes les berges ne sont pas inaccessibles. Vous allez me dire qu'il faut malgré tout les différentes présences mentionnées plus haut...
Ce jour là, alors que je me satisfaisais grandement de ma simple présence au bord de l'eau avec du soleil, pas de vent, le chant de quelques oiseaux au départ tardif, je pus tomber nez à nez avec les fameuses zébrures recherchées. Comme prévu et comme anticipé, deux poissons déambulaient lentement à ras du fond.
En quelques lancers, ma petite larve était présentée et l'une des deux assaillantes marqua un net déplacement pour s'en saisir. Bien évidemment sur du matériel light c'est toujours un régal. Attention à bien utiliser le frein de son moulinet : avec un fluoro en 18/100 en pointe, il faut faire preuve de souplesse.
Un vrai joli poisson très rond, très trapu. Le passage sur la toise montrera encore une fois qu'on dépasse largement les 40 centimètres mais surtout c'est la largeur qui impressionne.
Je les surnomme amicalement les "ostrogoliaths", contraction d'ostrogoths pour leur caractère et goliaths pour la forme et la puissance.
Cette première belle attaque marquée aurait pu me faire croire que la journée allait être facile mais il n'en fut pas ainsi. J'eus malgré tout la chance de tomber sur plusieurs regroupements de poissons, en général 2 à 3 et parfois même 6 ou 7. Je réussis à déclencher des touches, parfois des décrochages, parfois des suivis et en toute fin de journée, un très attendu deuxième poisson.
Beaucoup plus modeste que la première, ce poisson dépassait quand même les 40 centimètres. Mais la journée peut être classée malgré tout dans les journées difficiles.
Car en effet, si je compte le nombre de poissons vus j'arrive à un total de 21 à peu de choses près. Seulement 2 ont fini dans l'épuisette... Je parlais de statistiques du chasseur récemment non ? Je suis cette fois dans la tranche basse avec un médiocre 10%. Bon, vous me direz peut-être que tous les poissons vus ne peuvent être tentés. Certes.
Malgré tout, je trouve cette pêche à vue formidable en termes de sensations et à juste titre pour le travail des sens. La vue y occupe une place importante mais il faut aussi savoir se contrôler et anticiper la trajectoire du poisson. C'est un ensemble de paramètres qui doit permettre la réussite d'une session avec comme toujours, un peu de chance.
Eldalié! Eldalié!
Hrívë túla helda ré úlassëa.
Eldalié! Eldalié!
I lassi lantar celumenna.