Dernièrement, en lisant une série d'articles et en tombant sur une chaîne YouTube dédiée, je faisais le lien entre notre place d'homme superprédateur et un oiseau de proie. Car un rapace a des statistiques peu reluisantes. Ça n'en reste pas moins un virtuose dans la chasse avec des outils spécialisés.

En effet, si on parle statistiquement, ce type de chasseur a des résultats (suivant les espèces) très loin des 100%. Même 50% est encore un chiffre trop élevé. Chez certaines espèces c'est plutôt de l'ordre de 2 attaques réussies sur 8 ou 10 tentatives...

Oiseau de proie

Vous allez me dire "qu'est-ce que ça vient foutre ici ?". Et bien c'est relativement simple, afin de relativiser les choses et les remettre dans le contexte de notre pratique de superprédateur, il est normal pour nous autres humains, aussi malins soit-on, d'avoir des statistiques parfois relativement basses...

Je vous avais parlé dans un précédent article de cet énorme brochet qui est parti avec ma ligne. Je n'ai pas évoqué le poisson que j'ai réussi à déclencher récemment. Un poisson qui doit s'approcher d'une barre encore plus symbolique. Une lourdeur et une puissance sans nom mais le sort aura voulu qu'il ne se pique pas comme il faut.

C'est donc une deuxième occasion en quelques semaines qui s'évanouit dans la nuit... Deux poissons manqués d'un calibre supérieur à 110cm. Dans une vie de pêcheur cela compte. Mais dans une vie de superprédateur c'est finalement la logique qui doit prévaloir.

Oiseau de proie

Finalement une touche m'aura malgré tout rappelé ce que c'était que de parvenir à épuiser un joli brochet. Je finis par les apprécier. Ce mou dans la ligne et le ferrage qui s'en suit et ensuite cette lourdeur. On attend le premier rush qui finalement n'est pas violent et orienté en surface...

C'est à ce moment que cette voix dans votre tête vous dit : "Nan c'est un petit...". Presque au même moment il y a cette voix de l'ancien pêcheur qui répond : "Mais t'es vraiment devenu un connard !!".

Oiseau de proie

Le combat est donc totalement contrôlé. Une fois dans l'épuisette, c'est un poisson correct qui pèse son poids mais c'est une réalité que de dire que sur cette zone ce n'est pas le type de poisson visé.

Je l'avais déjà entendu de la part de pêcheurs spécialisés dans les grands brochets sur des zones telles que le Léman. J'avais entendu des : "On ne sort pas la toise en dessous de 90". Je ne peux que le comprendre.

C'est pour cela que je milite pour un respect des milieux. Attraper une truite de 27cm dans un milieu pauvre est un bel exploit quand la prise d'une truite de 45cm sur une rivière jurassienne n'a rien d'exceptionnel. Pour le brochet c'est pareil. Pour ceux qui rêvent de gros poissons, le spot choisit a toute son importance et bien souvent les stars des réseaux ne vous le diront pas.

Et c'est aussi pour cela que je continuerai de pêcher des petits milieux tout en admirant des brochets de taille moyenne. Mais sur les zones porteuses, oui je chercherai ces géants pour ces sensations mêlées entre la touche, les premiers rushs, le combat et parfois l'aboutissement lorsqu'on se saisit du poisson...

Retour à l'accueil