Le mal du dragon ?

J'ai toujours dit que la pêche en France gagnerait à s'inspirer de certaines vidéos de VTT made in US. La façon de filmer, l'environnement... En général on en prend plein la vue.

Dans la pêche comme dans cette vidéo très inspirante que j'ai mis en lien dans les citations (sous-titres français disponibles), on se fixe donc des objectifs. Mais que se passe-t-il quand on commence à toucher du doigt ce que l'on voulait atteindre ? Dernièrement j'écrivais que je cherchais la compréhension à travers la capture de grands brochets. Mes deux dernières prises m'avaient indiqué que j'étais sur la bonne voie.

Il fallait donc revenir et tester, pour voir, avec Fabien notamment. Mon "supportant" devrais-je dire depuis toutes ces années. "Viens aujourd'hui à tel endroit en pêchant comme cela, je te garantis que tu feras un gros !". Combien de fois l'a-t-il entendu... Mais cette fois je lui ai demandé de poursuivre et de rester vraiment concentré, il devait déjà se dire : "Une douille de plus, merci Romain !".

Mais non. C'est une interception en bonne et due forme qui réveilla subitement l'oiseau. Si je peux me permettre, j'aurais voulu que l'interception et le combat soit plus violent. C'eût-été drôle !

Le sourire en dit long... Pas besoin de commentaires. Le classique "Tu comprends maintenant ?" du regard suffira. Quel bonheur de pouvoir partager une telle prise. Je dois dire que c'est très plaisant de faire prendre un grand poisson quand vous avez compris la réflexion globale du prédateur.

Mais alors ce que disent certains sur le Big Bait serait faux ? On peut comprendre un milieu et cibler sa pêche Big Bait ? Parce qu'en général on entend plutôt : "Tu veux un gros ? Lance et tais-toi !". La pêche "industrielle" ai-je entendu dans une vidéo... Personnellement je trouve cela d'une tristesse sans nom. Voir la pêche sous cet angle me semble tellement éloigné d'une vision globale plus riche dont nous avons beaucoup à gagner.

En d'autres termes, le grand brochet représenterait un peu la pépite d'or dans la montagne. Le pêcheur Big Bait brillant tellement par son intelligence irait donc dynamiter la montagne, pan après pan, pour être sûr de trouver la dite pépite... Cela prendra du temps mais au bout du compte, il l'aura sa pépite. Mathématiquement ça se tient, pourquoi pas...

Mais est-ce que le Big Baiting ne peut-il pas être utilisé autrement ? A bon escient ? Comme le serait une lame au bout de la lance de la compréhension. Ce serait alors un aboutissement qui viendrait compléter la lecture du milieu et la connaissance de celui-ci. Bien sûr qu'on y passe du temps et parfois pour d'autres espèces, mais au final cette utilisation raisonnée du Big Baiting peut s'avérer efficace et la résultante d'un schéma d'apprentissage global.

Revenons-en à nos sorties. Après une telle prise, j'aurais dû m'arrêter, mais non. Je pensais que la fenêtre s'était refermée, mais non. Une fois de plus, une touche comme je commence à les aimer et un combat âpre sur un secteur encombré. Sur ces poissons, c'est plus le poids qui devient intéressant...

Pour être honnête, toutes les sorties ne sont pas toujours couronnées de succès. Il y a eu plusieurs sorties avec des suivis, d'autres avec des ratés, au moins 5 d'ailleurs avec certains ours dont je ne veux pas savoir ni le poids ni la longueur. Mais dans l'ensemble, on retrouve systématiquement les mêmes "marqueurs" pour la réussite.

Et maintenant que se passe-t-il ? Quelle sera la prochaine étape ?

Prochainement, il faudra donc jouer avec l'arrivée tardive de l'hiver. Est-ce que les ingrédients découverts fonctionneront à nouveau ? Est-ce que la "fenêtre" comme je l'appelle s'ouvrira une fois de plus ? Et finalement, est-ce que ces grands brochets seront toujours l'objectif de mes sorties ?